Munich à Bruxelles

Publié le par Robert Willard

BruxellesMunichOctobre 1938 : Hitler veut les Sudètes, région frontalière de la Tchécoslovaquie où vit une forte majorité d’Allemands.

La France ne veut pas les lui laisser, mais pense ne rien pouvoir faire sans son alliée l’Angleterre – qui n’a rien à carrer de la Tchécoslovaquie.

Le Führer beugle sur tous les toits qu’il est  irrévocablement décidé à faire la guerre avec la Tchécoslovaquie, l’Angleterre et la France s’il n’obtient pas satisfaction.

 

Emmenées par le Premier Ministre anglais Chamberlain, l’Angleterre et la France représentée par son Président du Conseil Daladier retrouvent Hitler et son comparse-entremetteur Mussolini à Munich, en une ultime tentative pour trouver une solution diplomatique à cette crise.

Là, à la face du monde entier, Daladier, honteux, mettra la France cul-nu, aidé dans le déboutonnage par un Chamberlain empressé et jubilant – devant Mussolini sidéré et Hitler ivre d’orgueil.

 

« C’est la paix pour notre temps ! » dira Chamberlain à sa descente d’avion, de retour chez lui.

Moins d’un an plus tard advenait ce que cette capitulation était sensée éviter :  le cataclysme de la seconde guerre mondiale.

 

Juillet 2011 : les Marchés veulent leur argent, qu’ils ont inconsidérément engagé en Grèce.

L’Allemagne ne veut pas payer, mais pense ne rien pouvoir faire sans  son principal partenaire la France – qui veut soutenir la Grèce.

 

Les Marchés beuglent sur tous les toits qu’ils couleront la Grèce, puis l’Espagne, puis l’Italie, puis toute la Zone Euro, s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

Emmenées par le Président français Sarkozy, la France et l’Allemagne représentée par sa chancelière Merckel retrouvent les principaux acteurs financiers européens et mondiaux à Bruxelles, en une ultime tentative  pour éviter la faillite grecque.

 

Là, un gros chèque est signé à la Grèce, c’est-à-dire aux Marchés. La création d’un Fonds Monétaire Européen est évoquée. Tout le monde a le sourire sur la photo - celui de Merckel est juste un peu jaune.

« C’est un grand pas en avant pour l’Europe et sa stabilité économique et financière ! », affirment-ils.

 

Eh bien, nous verrons, cher lecteur. Nous verrons…

Bob Willard

 

23/07/2011

 

 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article